À quel âge est-on vieux ? Qu’est-ce que cela fait de vieillir ? Peut-on éviter de vieillir ? Qu’est-ce que devenir vieux ?… Toutes ces questions reviennent sans cesse…
On entend parfois dire que la vieillesse n’est pas une question d’âge et c’est à la fois vrai et faux.
Aujourd’hui, on décrypte pour vous les caractéristiques de la vieillesse.
On entend souvent dire que la vieillesse n’est pas une question d’âge. C’est à la fois vrai et faux.
Vrai, parce qu’évidemment il n’y a aucune bascule le jour de votre anniversaire, que ce soit le 65ᵉ, le 80ᵉ ou le 95ᵉ. Vieillir est en processus lent et c’est petit à petit que les contraintes de l’âge s’installent dans notre quotidien. (Cf les 5 contraintes de la vieillesse). Par ailleurs, nous ne sommes pas tous égaux face à l’évènement de ces contraintes. Certains seront très tôt confrontés à des difficultés de santé ou au veuvage, quand d’autres arriveront à des âges très avancés sans porter aucun des marqueurs de la vieillesse.
Faux, parce que ce qui est vrai à l’échelle des individus ne l’est pas à l’échelle des grands nombres. Et là bien sûr, ça dépendra de l’indicateur que vous prendrez pour estimer la vieillesse, mais si par exemple, vous prenez le niveau de dépendance comme le graphique ci-contre, on voit bien que c’est entre 80 et 85 ans que cela se joue, idem si l’on regarde les taux de mortalités, qui restent relativement limités jusqu’à 75 ans pour s’accroître fortement à partir de 75 ans et plus encore à 80 ans.
On n’est pas tous vieux au même âge, mais disons que c’est entre 80 et 85 que le plus souvent la bascule opère !
Mal. Ça fait mal de vieillir ! Ceux qui diront que ce n’est pas si terrible de vieillir vous mentent, ou plutôt se mentent à soi-même.
Vieillir c’est dur, sur le plan physique bien sûr, mais c’est là peut-être le moindre mal, et puis certains arrivent, il est vrai, à vivre très vieux sans être particulièrement touché par le vieillissement de leur corps. Mais dans l’ensemble, vieillir, c’est vivre avec un corps moins performant, à la fois moins capable et plus sujet aux pathologies.
Mais c’est surtout sur le plan affectif et psychologique que c’est dur, parce que vieillir, c’est devoir appréhender une succession de pertes, des pertes relatives à notre corps, mais aussi des pertes affectives parce que les amis et la fratrie décèdent, puis le conjoint et parfois un enfant.
Des pertes symboliques aussi, de statut notamment : professionnel, en tant que bénévole, en tant que grand-mère, en tant que maîtresse de maison, qui amène une question terrible : « qui je suis ? » !
Alors évidemment tout n’est pas noir, il y a de bons moments, il y a aussi la possibilité d’un vrai travail sur soi pour accompagner ces pertes, voire de les limiter. Mais il faut arrêter de penser que vieillir ce n’est rien, que c’est dans la tête et que ce n’est qu’une question de moral !
Dans les années 90, aux US, des chercheurs en gérontologie identifient trois parcours de vieillissement :
Dès lors, on assiste à un profond changement de paradigme : vieillir ne serait plus une fatalité, il est possible d’agir pour bien vieillir !
Et oui, vous aurez reconnu cette expression, « bien vieillir », qui apparaît chez nous dans le milieu dès 2000 et nous promet d’avancer en âge sans vieillir, sans subir les contraintes du vieillissement.
Alors oui, on peut agir pour rendre les contraintes moins contraignantes et en préservant les ressources nécessaires pour faire face aux contraintes. La dépendance par exemple est pour une large part évitable.
Mais, encore une fois, vieillir n’est pas qu’une question biologique, comme le pensaient ces chercheurs, c’est aussi une question sociale et psychologique. Et on peut faire que la vieillesse soit la plus épanouissante possible, on ne pourra pas empêcher qu’elle advienne !